Au mois de juin à Paris, je me suis retrouvée plongée dans l’ambiance étudiante des examens de fin d’année...
Cela rappelle toujours des souvenirs personnels mais cette fois-ci j’étais assise côté jury pour accompagner Charlotte Bousquié lors de la présentation de son projet de fin d’études au Strate Collège Designers.


Quelques mois auparavant, elle m’avait contacté pour me parler de son mémoire, un projet de cuisine tourné autour de la cuisson vapeur, des légumes et des fruits bio pour étudier un concept de cours de cuisine permettant d’interpeller les participants sur les gestes éco-citoyens.
Sensible au sujet, j’ai accepté de jouer le rôle de directeur de projet et ensemble nous avons peaufiné certains points pour ajouter une touche "recette" au dossier. Charlotte a obtenu son diplôme de designer industriel et se destine à un master en design graphique et communication visuelle.
Elle m’a gentiment permis de vous faire profiter de sa vision des choses qui relie design, écologie et cuisine.

Présentation du projet
Mieux que de la contrainte, l’éco-citoyenneté peut naître de l’amour, de l’échange et du plaisir. De ce constat est née l’idée de Charlotte : un cours de cuisine innovant et convivial, support de l’apprentissage des éco-gestes.
Dans cette cuisine design, chaque opération permet de faire connaître l’impact de chaque geste sur l’environnement : choix des produits, préparation, réfrigération, récupération des déchets et cuisson à la vapeur sont au menu.
Invitez ceux que vous aimez à partager cette expérience.
Dans ce lieu étonnant, vous élaborerez ensemble un repas, tout en limitant votre impact écologique. Et non content de respecter la planète pour un jour, vous vous initierez à devenir un parfait éco-citoyen au quotidien.

Charlotte, comment as-tu eu l’idée de relier l’apprentissage des éco-gestes avec un cours de cuisine ?
Charlotte : L’étude de mon mémoire s’est portée sur la façon de rendre les éco-gestes moins contraignants, plus séduisants. J’ai donc travaillé sur des notions telles que le plaisir, l’échange et l’amour, qui peuvent nous aider à devenir de meilleurs éco-citoyens.
Si l’on considère que l’amour et la convivialité sont les solutions, le moment du repas s’impose... Car finalement c’est bien souvent autour d’une table que l’on retrouve les gens qu’on aime, famille, amis ou amoureux.
C’est donc de ce constat que m’est venu l’idée du cours de cuisine entre amis, car cela représente un moment fort en convivialité, où l’on partage le repas mais également et surtout la préparation. La conception du repas est l’élément principal du projet car il touche de nombreux domaines primordiaux en matière d’éco-citoyenneté. Economie de l’eau et de l’énergie, transformation des aliments, déchets...
En conclusion, le cours de cuisine par son coté ludique, permet d’associer le plaisir et la convivialité, avec les principales notions d’éco-citoyenneté.
Peux-tu expliquer comment tu imagines un cours de cuisine et le rôle des différents pôles (eau, feu...) ?
Charlotte : J’ai construit ma cuisine avec un fil conducteur : le cercle. Les différents pôles sont donc circulaires et centrés dans la pièce, ce qui permet de renforcer la convivialité du lieu et ainsi de se voir et de travailler ensemble.
Chaque pôle est autonome et différenciable, dans le but de bien appréhender les principales étapes de la réalisation du repas ainsi que les éco-gestes associés. Le but étant que, dirigé par un coach, l’usager circule de module en module. Dans un premier temps le choix des légumes, puis le lavage, ensuite la découpe et la cuisson jusqu’à la finalisation du plat.
J’ai travaillé sur une gamme de vaisselle, notamment sur un saladier, qui nous suit de module en module, créant ainsi un fil conducteur entre chaque poste.


A ton avis, quel cadre ou quelle structure pourrait accueillir ce concept d’atelier ?
Charlotte : Ma première idée était de le voir autonome, pourquoi pas subventionné par les mairies, devenant ainsi un lieu social et permettant de relancer l’élan éco-citoyen de la ville ou du quartier.
Cet atelier pourrait aussi s’intégrer dans la structure de magasins bio, et ainsi faciliter l’apprentissage de la cuisine Bio et celle de produits encore méconnus.
Les notions de "faire soi-même", les concepts d’ateliers, sont en plein dans la tendance actuelle ; on peut donc imaginer de nombreux lieux pouvant recevoir ce cours, tels que les restaurants, les entreprises ou même les écoles.